
Des chercheurs du LECOB ré-évaluent 10 ans après la connectivité génétique et la démographie de 10 populations côtières de gorgones rouges Paramuricea clavata de Livorno à Giens. L'expédition à bord du vieux gréement « La Nave di Carta » et à laquelle ont participé des agents de l'Observatoire mais aussi de l'IMEV et l'Université de Bologne aura duré 15 jours, avec une météo idéale pour réaliser la campagne dans le sens du courant Liguro-Provençal. Ils ont d'ores et déjà pu constater le réchauffement très précoce de la Mer Ligure, avec des températures de 22°C en surface et déjà 19°C jusqu'à 30 m de profondeur en juin. Ils ont également observé des nécroses récentes dans presque toutes les populations. Cette conséquence attendue du réchauffement, qui altère les communautés microbiennes associées à cette gorgone, augure de taux de mortalités importantes cet été dans ces populations dont certaines avaient déjà subi des pertes massives en 1999 et 2003 mais dont la récupération par connectivité a été documentée (Padron et al. 2018).

Cette campagne est le 1er volet de terrain du projet ANR POPNCO piloté par l'IRD qui vise à étudier la stabilité temporelle des patrons de connectivité pour guider la protection de la biodiversité à long terme. Pour ce faire, outre les observations de terrain de l'évolution de la génétique des populations au cours des 20 dernières années, des simulations numériques du transport larvaire dans la circulation côtière des 20 dernières années et prédites pour dans 80 ans dans le cadre d’un scénario probable de changement climatique seront réalisées au LECOB, en collaboration avec Météo France et le LEGOS qui fourniront les scénarios de circulation.
Un deuxième volet de terrain aura lieu entre l'été et l'automne 2022 pour revisiter la connectivité de 20 populations de la gorgone blanche, Eunicella singularis, de Carry-le-Rouet aux îles Medes, 10 ans après le projet Liteau Roc Connect.
Vous pouvez suivre la campagne sur la page Facebook du LECOB.