Les Nations Unies ont proposé que cette année soit une « Année internationale de l’économie créative au service du développement durable ». Dans ce cadre, l’Association des Amis du Laboratoire Arago de Banyuls-sur-Mer m’a proposé de participer à cette soirée de réflexion au cours de laquelle nous allons examiner quelle est la problématique posée et que peut on en espérer. J’ai pris comme porte d’entrée « Economie et développement durable, un combat ou une alliance ? A quelles conditions ». En effet, les organisations internationales, les gouvernements, les médias nous abreuvent de formules générales. Motivées par un désir de consensus permanent elles masquent bien des questions, bien des problèmes. La réalité, la vie quotidienne des êtres humains, confrontée à une multitude de non-dits, génère des frustrations de plus en plus importantes qui à leur tour font émerger des réactions de plus en plus violentes dont on peut douter qu’elles soient facteur de développement, durable ou non.
Nous allons donc essayer d’y voir un peu plus clair. Avant que nous partagions nos questionnements, je vais vous présenter mes réflexions en trois parties : d’abord essayer de clarifier de quoi parle-t-on, que signifie développement durable, puis qu’est- ce que l’économie, en particulier par rapport à la finance, et enfin qu’elles sont les hypothèses, les pistes pour le futur avec ce que certains appellent l’économie créative. Une réflexion sur les concepts et les mots, une revue de quelques constats sur la situation actuelle. Je terminerai par quelques cas concrets de ce qui peut être appelé l’économie créative par rapport à une économie jusqu’à ce jour très destructrice de durabilité.
Portrait du conférencier
D’abord conseiller pédagogique pour l’enseignement primaire puis formé en sciences de l’éducation, Christian Fauliau devient spécialiste de l’alphabétisation liée au développement en langues nationales dans les pays du sud (Haïti, Burkina Faso). Sélectionné et formé par le centre de formation des cadres du Ministère de la coopération française (CPDCET), spécialisé en réformes institutionnelles et en économie pour le développement. Après avoir démissionné de la coopération française, il devient Directeur International d’une grosse association (AFCA-SIPCA Internationale) qui appuie les réformes institutionnelles des entreprises privées et du secteur public (France, Départements d’outre-mer, Afrique).
En 1990, recruté par la Banque mondiale pour le secteur agricole et rural, il alterne des périodes de quatre ans, deux en côte d’Ivoire et deux à la centrale à Washington, comme institutionnaliste et sénior économiste pour l’Afrique de l’Ouest et centrale. En 2005, poussé à la retraite anticipée essentiellement pour divergence sur les politiques d’ajustements structurels, Christian Fauliau devient consultant indépendant pour les grandes institutions internationales : UNESCO, UE, FIDA, Banque Mondiale, coopération canadienne et allemande etc.
Retraité, toujours consultant en particulier pour Haïti et la Côte d’Ivoire, militant actif pour la défense des droits des êtres humains et des systèmes démocratiques fondés sur une économie sociale et solidaire protectrice de l’environnement.