Par « Perturbateur Endocrinien (PE) » on entend toute molécule extérieure à l’organisme capable d’interférer avec le mode d’action, la synthèse ou le métabolisme d’une ou plusieurs hormones produites par l’homme ou l’animal. Par cette définition sont concernés : des composés d’origine biologique végétale, des polluants organiques (pesticides, hydrocarbures), des polymères plastiques (BPA, Phtalates), détergents ou polluants divers et des médicaments parmi lesquels les hormones de synthèse.

Pendant des décennies, des hormones féminines sexuelles de synthèse ont été administrées aux femmes enceintes pour éviter des fausses-couches ou par confort, souvent en cocktail (Distilbène® ou DES + Ethinylestradiol*, plus puissant encore que le DES) avec la progestérone retard synthétique dont les mécanismes d’action sur le cerveau des enfants exposés in utero viennent d’être démontrés. Si les effets du Distilbène® sont reconnus depuis longtemps en matière de malformations génitales, de stérilité et de cancers, il n’en n’est pas de même des troubles comportementaux qui peuvent toucher une partie des enfants imprégnés in utero. Des études sur l’animal apportent des données convaincantes à tous points de vue. Des études moléculaires récentes démontrent pour la première fois chez l’homme un lien concret entre exposition des enfants à ces hormones synthétiques et les effets délétères sur leur Système Nerveux Central : il s’agit de modifications épigénétiques** au niveau du fonctionnement de deux gènes particuliers impliqués dans le neuro développement.
Plus que jamais la vigilance s’impose pour les femmes enceintes et leurs descendants vis-à-vis des perturbateurs endocriniens quels qu’ils soient.

*Ethinylestradiol : Le plus vendu au monde des estrogènes synthétiques. Interdit aux femmes enceintes depuis 1980, il est un composant majeur de la pilule contraceptive… avec la progestérone synthétique.

**Epigénétique : Science complémentaire de la génétique (ou étude des gènes), elle concerne l’étude des mécanismes du fonctionnement de ces gènes et des facteurs qui le perturbent.

Portrait du conférencier

AALA Soyer gobillard

Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. est Directeur de Recherche Emérite Honoraire au Centre National de la Recherche Scientifique (C.N.R.S.), Sorbonne Université.

Docteur-ès-sciences en biologie cellulaire (PH.D.), chercheuse, lauréate de plusieurs prix scientifiques et auteur de plus de 160 publications dans des revues scientifiques à comité de lecture et de plusieurs revues invitées, elle a présenté plus de 200 communications lors de congrès. Elle a fondé et dirigé pendant de nombreuses années le Département de Biologie Cellulaire et Moléculaire du Laboratoire Arago de Banyuls-sur-Mer (Sorbonne Université, Paris 6) (UMR 796 "Modèles en biologie cellulaire et évolutive"), centrée sur l'étude des structures chromosomiques, du cycle cellulaire et des protéines associées. Elle est également membre du Collège des Relecteurs de Projets Cliniques à l’Inserm, et expert auprès de l'ANR (Agence Nationale pour la Recherche). Présidente de l'Association Nationale de familles de patients « HHORAGES » (Halte aux HORmones Artificielles pour les GrossessES) en charge de la Recherche, elle est auteur de plusieurs publications et communications dans ce nouveau domaine car elle est une mère personnellement concernée : traitée par des hormones synthétiques lors de ses deux grossesses, ses deux enfants, exposés in utero, sont décédés des suites d'une longue période de troubles psychiatriques.

Vidéo de la conférence

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