Crédit : Erwan AMICE / LEMAR / CNRS Photothèque
Les génomes contiennent toutes les instructions nécessaires au fonctionnement des êtres vivants : leur développement, leur physiologie et la production des molécules essentielles à la vie. Ils retracent aussi l’histoire évolutive qui relie toutes les espèces de la planète. Étudier les génomes permet donc de mieux comprendre la diversité du vivant et la manière dont les organismes s’adaptent aux changements de leur environnement. Le programme ATLASea a pour objectif de dévoiler la richesse encore méconnue de la biodiversité marine grâce au séquençage des génomes. Financé par le gouvernement français pour huit ans, il organise de vastes campagnes d’échantillonnage dans la Zone économique exclusive française, afin de collecter des espèces marines eucaryotes. Il ambitionne de produire 4 500 génomes de référence de haute qualité, qui seront librement accessibles à tous les chercheurs. En seulement deux ans, ATLASea a mis en place ses protocoles, développé une infrastructure informatique dédiée et établi des collaborations internationales avec de grands programmes comme l’Earth BioGenome Project et l’European Reference Genome Atlas. Plus de 2 300 espèces ont déjà été collectées, et plus de 125 génomes ont été séquencés, révélant une diversité étonnante et des relations inattendues entre organismes vivant en symbiose. ATLASea ne se limite pas à produire des données : il crée aussi un portail des génomes marins, forme de jeunes chercheurs et soutient des projets appliqués, par exemple pour identifier de nouvelles molécules d’intérêt pour la médecine, l’agriculture ou l’industrie, et mieux comprendre la réponse des écosystèmes marins face aux espèces invasives et aux changements climatiques.
Portrait du conférencier
Hugues Roest Crollius est directeur de recherche au CNRS. Après une thèse de doctorat au Max-Planck-Institut für Molekulare Genetik en 1997 sur le chromosome X humain, il a co-dirigé au Genoscope un projet consacré au génome du poisson-globe Tetraodon nigroviridis, avant de rejoindre le CNRS en 2001. Il dirige aujourd’hui un groupe de génomique comparative à l’Institut de biologie de l’École normale supérieure (IBENS) à Paris, où il supervise également une infrastructure de calcul. Ses recherches portent sur l’évolution des génomes et sur la manière dont leur organisation sous-tend l’innovation biologique. Il s’intéresse en particulier à la reconstruction computationnelle des génomes ancestraux des vertébrés, dans le but de proposer un nouveau cadre pour la génomique comparative. Il co-dirige ATLASea, un programme national dédié au séquençage de la biodiversité eucaryote marine dans les territoires océaniques français. Il est délégué scientifique pour la bio-informatique à CNRS Biologie, et membre du comité de direction d’ELIXIR ainsi que du Conseil de l’ERGA (European Reference Genome Atlas).








