Les océans couvrent près des deux tiers de notre planète, et pourtant, ils recèlent encore une foule de formes de vie méconnues. Parmi elles, le phytoplancton (algues microscopiques dérivant au gré des courants) reste largement ignoré du grand public. Et pourtant, dans chaque goutte d’eau prélevée dans les cent premiers mètres de l’océan, on trouve des milliers de ces êtres minuscules, invisibles à l’œil nu. Présent dans toutes les mers du globe, le phytoplancton forme une immense « forêt planctonique » discrète mais essentielle. À la base des chaînes alimentaires océaniques, il joue un rôle fondamental dans l’équilibre des écosystèmes marins. Mais son importance va bien au-delà : en réalisant la photosynthèse, ces microalgues absorbent une quantité considérable de dioxyde de carbone (CO₂) atmosphérique, contribuant ainsi à réguler le climat de la Terre. On estime que le phytoplancton est responsable de la moitié de la production d’oxygène sur la planète, rivalisant avec les forêts terrestres dans le cycle global du carbone.
Cette conférence, accessible à tous, invite à découvrir la diversité, l’écologie et la beauté insoupçonnée de ces lilliputiens des mers, véritables piliers de la vie marine et acteurs clés de la machine climatique terrestre.
Portrait du conférencier
François Lantoine est maître de conférences à Sorbonne Université et chercheur à l’Observatoire Océanologique de Banyuls-sur-Mer depuis 1997. Agrégé de sciences naturelles, il a soutenu une thèse en océanographie biologique avant de se spécialiser au sein du département de biologie moléculaire et cellulaire de l’Université de Californie à Berkeley. Il enseigne aujourd’hui l’océanographie biologique aux étudiants de master, et ses recherches portent sur l’écologie des populations phytoplanctoniques, avec un intérêt particulier pour les communautés picoplanctoniques (micro-organismes photosynthétiques de moins de 2 micromètres). Présents dans tous les océans, ces organismes jouent un rôle clé dans la biomasse marine et la production primaire, contribuant de façon essentielle aux échanges de carbone entre l’océan et l’atmosphère. Plus récemment, ses travaux intègrent l’utilisation des pigments photosynthétiques comme biomarqueurs afin d’étudier le devenir et le transfert de la biomasse phytoplanctonique jusque dans les couches sédimentaires, enrichissant ainsi notre compréhension du cycle biogéochimique du carbone océanique.