Une pression grandissante sur les environnements marins et des conflits d’usage se sont développés au cours des dernières années, notamment autour des questions de sécurité alimentaire, énergétique et de conservation des habitats. Une accélération des mesures de protection des milieux marins est récemment opérée, avec la mise en place de zones Natura 2000 au large, de zones de protection fortes actuellement en discussion, ou encore l’extension de la Réserve Naturelle Marine de Cerbère-Banyuls.
Les milieux profonds, qui abritent des écosystèmes marins vulnérables reconnus d’intérêts écologiques, tels que les récifs coralliens d’eau froide, sont particulièrement ciblés. En effet, la façade maritime française méditerranéenne et atlantique présente de larges étendues de zones récifales profondes, notamment au niveau des canyons sous-marins, abritant une grande biodiversité d’espèces patrimoniales et commerciales. Mais ces habitats sont confrontés aux impacts de la pêche (en particulier par chalutage), de la pollution (les déchets plastiques) et du réchauffement climatique. Nos engagements européens visent à protéger ces milieux fragiles mais avec quelle stratégie ? Pour quelle efficacité ? Quelles solutions pour l’avenir et la transmission aux générations futures ?
Portrait du conférencier
Franck Lartaud est Maître de Conférences de Sorbonne Université, enseignant-chercheur au Laboratoire d’Ecogéochimie des Environnements Benthiques (LECOB), à l’Observatoire Océanologique de Banyuls-sur-Mer. Il développe des recherches sur l’écologie des organismes calcifiants (coraux, bivalves) en lien avec les effets du changement global. Ses travaux inclus la réponse de ces organismes face au changement climatique, à la pollution plastique et à la pression de pêche. Ils sont menés dans différents habitats (eau douce, lagunes, canyons sous-marins, dorsales médio-océaniques), à partir d’études expérimentales menées sur le terrain (missions avec engins submersibles en Méditerranée, dans l’Atlantique et le Pacifique) et en aquarium, notamment sur les coraux d’eau froide. Les résultats visent à aider les gestionnaires d’aires marines et décisionnaires à adapter les mesures de conservation.
Franck est également rédacteur en chef de la revue scientifique Vie et Milieu, hébergée à l’Observatoire Océanologique de Banyuls-sur-Mer, Directeur Adjoint du LECOB et membre de nombreux conseils scientifiques liés aux activités humaines en mer (éolien flottant, extension du port de Port-La-Nouvelle, Conseil de Gestion du Parc Naturel Marin, Comité de Pilotage des zones Natura 2000 en mer…).
